Courage, respect et moralité en politique
Ce soir se tiendra le Conseil municipal de Fontenay-aux-Roses. Suite aux différents articles publiés dans le Parisien, concernant d'une part la destitution de Patricia Guyon de son poste de maire adjoint au logement, et d'autre part l'affaire du suicide d'une fonctionnaire de la ville, la soirée risque d'être difficile pour Pascal Buchet.
Nous serons nombreux ce soir à attendre du maire Pascal Buchet, des explications sur ces deux affaires. Mais en amont de cette réunion du Conseil municipal, je souhaitais vous faire part de quelques réflexions personnelles.
D'abord concernant la destitution de Patricia Guyon. Différentes raisons peuvent être avancées pour motiver une sanction de cette importance. Généralement, il s'agit soit d'un désaccord politique, soit d'une incompétence au niveau de la fonction, soit d'un problème relationnel entre l'élu et le personnel municipal.
Dans le cas de Patricia Guyon, il n'y a pas de désaccord politique puisque, depuis 1994, elle a voté comme la majorité municipale toutes les décisions du maire. Concernant les compétences de maire adjoint au logement, elle occupe cette fonction depuis 1998 et donc, si elle était véritablement incompétente, Pascal Buchet aurait dû lui retirer cette fonction depuis bien longtemps. Enfin, il n'y a pas de problème relationnel avec le personnel qui aurait perturbé le fonctionnement des services municipaux.
Alors, il ne reste que le fait du prince, Pascal Buchet, pour motiver cette destitution. Ce qui n'est pas acceptable en démocratie.
Ensuite, concernant l'article du Parisien à propos du suicide d'une fonctionnaire municipale, il est important de laisser la justice suivre son cours. Cependant, les Fontenaisiens ont certainement besoin d'explications. Le courage politique d'un élu de premier plan (maire, conseiller général, secrétaire départemental du PS et président de l'intercommunalité Sud de Seine) serait de démissionner de son poste de maire pour redevenir simple conseiller municipal jusqu'à ce que la justice rende son verdict, et ce par respect des Fontenaisiens.
D'autres, dans des situations similaires, ont eu cette attitude courageuse. Ainsi, Dominique Strauss-Kahn, alors ministre de l'économie, sous le coup d'une accusation de «faux et usage de faux» en 1999 dans l'affaire MNEF, a démissionné en déclarant "il n'est pas convenable qu'un ministre puisse continuer d'exercer sa mission alors qu'existe à son encontre un soupçon donnant lieu à une procédure judiciaire". Je considère que la morale et le sens des responsabilités imposent à nos responsables politiques ce genre de décision dans ces cas où la justice doit faire la lumière.
Courage, respect et moralité. Voici trois caractéristiques essentielles que l'on a souvent des difficultés à trouver dans l'action politique. Et pourtant, les citoyens se trouveraient plus en confiance envers leurs élus, et les politiciens seraient beaucoup mieux reconnus par leurs électeurs. Alors Monsieur Buchet, donnez votre démission maintenant, faites preuve de courage politique et de respect des Fontenaisiens.